Le travail de Dieu.2

Le travail de Dieu.2

Il n’est rien qu’un instrument ; quoique toujours prêt à accuser le peuple de Dieu, il ne peut cependant exécuter que ce que Dieu lui permet.

Les voies de Dieu envers les âmes sont le champ le plus fertile que ce livre présente à notre méditation. Le grand but de l’œuvre de Dieu en nous est d’y exciter une réelle contrition et une vraie humiliation ; d’éloigner de nous toute fausse justice ; de nous délivrer de toute confiance en nous-mêmes et de nous montrer Christ comme notre seul appui.

Dieu travaille pour opérer la contrition d’esprit.

Tous ont, pour ainsi dire, à passer par l’opération du dépouillement et de l’abandon d’eux-mêmes. Chez plusieurs, cette opération précède la conversion. Chez d’autres elle la suit. Quelques-uns sont amenés à Christ par de pénibles expériences de cœur et de conscience qui, souvent, durent toute leur vie ; d’autres obtiennent cette même grâce à travers des exercices d’âme comparativement faciles.

Les derniers ont saisi promptement la bonne nouvelle de la rémission des péchés procurée par la mort expiatoire de Christ. Leur cœur est aussitôt rempli de joie. Mais en tout cas, l’œuvre du dépouillement doit suivre, et elle se montre souvent avec une telle force que l’âme est ébranlée jusqu’à éprouver des doutes sur sa conversion.

Cela est très pénible, mais absolument nécessaire. Le « moi » doit être, tôt ou tard, connu et jugé. Si l’on n’apprend pas à le connaître dans la communion de Dieu, il faut qu’on l’apprenne par l’expérience amère de quelque chute : « En sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » (1 Corinthiens 1 v. 29). Il nous faut donc apprendre à connaître notre entière impuissance à tous égards, pour que nous puissions goûter la douceur et la consolation de cette vérité, que Christ nous a été fait, de la part de Dieu, sagesse, justice, sainteté et rédemption.

Dieu veut voir des vases vides. Ne l’oublions pas. C’est une vérité sérieuse et immuable. « Car ainsi dit celui qui est haut élevé et exalté, qui habite l’éternité, et duquel le nom est le Saint : J’habite le lieu haut élevé et saint, et avec celui qui est abattu et d’un esprit contrit, pour revivifier l’esprit de ceux qui sont contrits, et pour revivifier le cœur de ceux qui sont abattus ». Et encore : « Ainsi dit l’Éternel : Les cieux sont mon trône, et la terre le marchepied de mes pieds ; quelle est la maison que vous me bâtirez, et quel est le lieu de mon repos ? Toutes ces choses, ma main les a faites, et toutes ces choses ont été, dit l’Éternel. Mais c’est à celui-ci que je regarderai ; à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (Ésaïe 57 v. 15 ; 66 v. 1 et 2).

Ce sont des paroles applicables à nous tous. La contrition d’esprit (un esprit brisé) est le besoin particulier du moment actuel. La majeure partie de nos souffrances est nécessitée à cause de ce besoin. Il est vraiment étonnant de voir quels progrès nous faisons dans la vie de famille, dans l’assemblée, dans le monde, dans toute notre vie, quand le moi est subjugué et mortifié. Maintes choses qui, sans cela, en enflammeraient nos cœurs, sont reconnues dans toute leur non-valeur, lorsque nos âmes ont été matées. Nous pouvons alors supporter les torts et les injures ; passer par-dessus les mépris et les affronts ; mettre sous nos pieds nos caprices, nos fantaisies et nos préjugés.

Nous sommes ainsi rendus capables de faire les bonnes œuvres et les actions qui ornent la doctrine de Dieu notre Sauveur. Mais, hélas ! que de fois il en est autrement de nous ! Combien souvent nous montrons un esprit opiniâtre, inflexible, combien souvent nous tenons à nos droits, combien nous avons notre intérêt, nos propres avantages en vue, n’étant occupés que de nos propres personnes ! Tout cela montre distinctement que notre moi n’est pas mesuré et jugé dans la présence de Dieu.

Toutefois, nous le répétons avec force : Dieu veut avoir des vases vides. Il nous aime trop, pour pouvoir nous laisser dans notre dureté et notre froideur ; c’est pourquoi il trouve nécessaire de nous faire passer par toutes sortes d’exercices pour nous amener à un état d’âme où il puisse nous employer pour sa gloire. Il faut que notre volonté soit brisée, la confiance en soi extirpée jusqu’à la racine. Dieu veut faire servir à la discipline du cœur et au brisement de la propre volonté la scène et les circonstances que nous avons à traverser, ainsi que les hommes avec lesquels nous avons à faire dans la vie de chaque jour.

Tout cela se présente clairement devant nos yeux dans le livre de Job. Il est très évident que Job avait besoin d’être criblé sérieusement. S’il en avait été autrement, le Dieu de bonté lui aurait certainement épargné les rudes épreuves qu’il dut traverser. Ce ne fut sans doute pas sans un but qu’il permit à Satan de décocher des flèches meurtrières contre son cher serviteur.

Nous pouvons dire avec assurance que Dieu n’aurait aucunement permis une telle série d’angoisses, si l’état de Job ne l’eût pas réclamé. Dieu l’aimait d’un amour parfait ; mais c’était un amour sage et fidèle, un amour qui pouvait pénétrer dans le cœur de son serviteur, et y découvrir une mauvaise racine morale, que Job n’aurait jamais vue ni jamais jugée non plus. Quelle grâce d’avoir à faire avec un tel Dieu ! Quelle grâce d’être confié aux mains de Celui qui ne s’épargne aucune peine pour briser en nous tout ce qui Lui est contraire, et pour y produire son image bénie !

Dieu se servant de Satan comme d’un instrument.

Il est très important de voir que Dieu peut se servir de Satan comme d’un instrument pour la discipline de Son peuple. Nous trouvons ce cas dans la vie de l’apôtre Pierre, ainsi que dans celle du patriarche Job. Pierre devait être criblé, et Satan fut employé à cette œuvre : « Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé » (Luc 22 v. 31). C’était là une nécessité impérieuse. Il y avait dans le cœur de l’apôtre une racine cachée à mettre à découvert ; la racine de la confiance en soi. Son fidèle Seigneur trouva absolument nécessaire de le faire passer par un traitement sérieux et pénible, afin que la racine en question fût amenée à la lumière et jugée. Pour cette raison donc, il fut permis à Satan de cribler Pierre, afin qu’il ne revînt jamais à se confier en son propre cœur, mais qu’il poursuivît à l’avenir son chemin avec prudence. Il faut à Dieu des vases vides, qu’il s’agisse d’un patriarche ou d’un apôtre. Tout, dans l’homme, doit être maté et assujetti, afin que la gloire divine puisse resplendir en lui avec un éclat constant.

Ah ! si Job avait connu ce grand principe, s’il avait saisi le but divin, il aurait tout supporté d’une autre manière ! Mais il avait, comme nous, sa leçon à apprendre ; et par son histoire, le Saint Esprit nous montre pour notre profit, de quelle manière cette leçon fut enseignée à Job.

« Or, un jour, il arriva, que les fils de Dieu vinrent se présenter devant l’Éternel, et Satan aussi vint au milieu d’eux. Et l’Éternel dit à Satan : D’où viens-tu ? Et Satan répondit à l’Éternel et dit : De courir çà et là sur la terre et de m’y promener. Et l’Éternel dit à Satan : As-tu considéré mon serviteur Job, qu’il n’y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu et se retirant du mal ? Et Satan répondit à l’Éternel et dit : Est-ce pour rien que Job craint Dieu ? Ne l’as-tu pas toi, entouré de toutes parts d’une haie de protection, lui, et sa maison, et tout ce qui lui appartient ? Tu as béni le travail de ses mains, et tu as fait abonder son avoir sur la terre. Mais étends ta main et touche à tout ce qu’il a, tu verras s’il ne te maudit pas en face » (Chapitre 1 v. 6 à 11).

Combien la méchanceté de Satan se présente ici clairement devant nous ! Quelle description saisissante de la manière dont il surveille et observe les voies et les œuvres du peuple de Dieu ! Qu’il connaît bien le caractère humain ! Quelle connaissance exacte il possède de l’état intellectuel et moral de l’homme ! Combien il est terrible de tomber entre ses mains ! Il est toujours aux aguets, et toujours prêt, si Dieu le permet, à exercer sa méchanceté contre les chrétiens.

Il est très sérieux de penser à tout cela. Puisque, en effet, nous sommes en spectacle, là où Satan exerce sa domination, cette pensée doit nous faire suivre une marche humble et prudente. Il est impuissant en face d’une âme qui demeure dans la dépendance et l’obéissance ; Dieu en soit béni ! Satan ne peut pas outrepasser d’un cheveu la limite tracée par l’ordre divin.

Ainsi en fut-il avec Job. « Et l’Éternel dit à Satan : voici, tout ce qu’il a est en ta main, seulement tu n’étendras pas ta main sur lui » (v. 12). Ici donc, il est permis à Satan de mettre la main sur ce qui appartient à Job ; de lui ravir ses enfants et de le jeter dans le dénuement. Aussi ne perd-il pas un instant pour entreprendre son œuvre. Avec une promptitude étonnante il exécute sa commission. Coup sur coup tombe avec rapidité sur la tête du patriarche. À peine l’un des messagers a-t-il transmis sa triste nouvelle, aussitôt un autre apparaît avec une nouvelle encore plus terrible ; jusqu’à ce que, enfin, le serviteur de Dieu affligé, « déchira sa robe, et rasa sa tête, et se jeta à terre et se prosterna. Et il dit : Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y retournerai ; l’Éternel a donné, et l’Éternel a pris ; que le nom de l’Éternel soit béni ! » (v. 20 et 21).

Combien ces événements sont saisissants ! Être privé, en un instant de ses dix enfants, puis transporté d’un bien-être princier dans une complète misère, c’était, humainement parlant, une cause suffisante pour être ébranlé. Quel cruel contraste entre les premières et les dernières lignes de ce chapitre ! Au commencement nous voyons Job entouré d’une nombreuse famille et possédant de grands biens, et puis, à la fin, nous le voyons laissé seul dans une pauvreté extrême. Et c’était Satan, qui avec la permission, et même avec un message de la part de Dieu, l’avait réduit à cet état. Quelle pensée ! Mais quel était le but de ceci ? Il arriva que c’était pour procurer un profit immense et durable à l’âme précieuse de Job. Dieu vit que son serviteur avait besoin d’une leçon qu’il ne pouvait apprendre par aucun autre moyen que celui de passer, en quelque sorte, par le feu de l’épreuve. Mais poursuivons :

« Or, un jour, il arriva que les fils de Dieu vinrent se présenter devant l’Éternel, et Satan aussi vint au milieu d’eux se présenter devant l’Éternel. Et l’Éternel dit à Satan : D’où viens-tu ? Et Satan répondit à l’Éternel et dit : De courir çà et là sur la terre et de m’y promener. Et l’Éternel dit à Satan : As-tu considéré mon serviteur Job, qu’il n’y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal ? Et encore il reste ferme dans sa perfection, alors que tu m’as incité contre lui pour l’engloutir sans cause. Et Satan répondit à l’Éternel et dit : Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour sa vie ; mais étends ta main et touche à ses os et à sa chair : tu verras s’il ne te maudit pas en face. Et l’Éternel dit à Satan : Le voilà entre tes mains, seulement épargne sa vie. Et Satan sortit de la présence de l’Éternel ; et il frappa Job d’un ulcère malin, depuis la plante de ses pieds jusqu’au sommet de sa tête. Et il prit un tesson pour s’en gratter, et il était assis dans la cendre. Et sa femme lui dit : Restes-tu encore ferme dans ta perfection ? Maudis Dieu et meurs. Et il lui dit : Tu parles comme parlerait l’une des insensées ; nous avons reçu le bien aussi de la part de Dieu, et nous ne recevrions pas le mal ? En tout cela Job ne pécha point de ses lèvres » ( 2 v. 1 à 10).

La « fin » (= le but) du Seigneur.

Ce sont là des paroles remarquables. Elles nous montrent la place que Satan occupe par rapport au gouvernement de Dieu. Il n’est rien qu’un instrument ; quoique toujours prêt à accuser le peuple de Dieu, il ne peut cependant exécuter que ce que Dieu lui permet. Ses efforts, pour autant qu’il s’agit de Job, ont échoué ; après qu’il a essayé les moyens extrêmes, il disparaît ; qu’elles qu’aient pu être comme toujours les tentations intérieures de Job, nous n’entendons plus parler de Satan dans notre livre.

Job avait montré qu’il pouvait garder son intégrité ; si les choses s’étaient terminées là, il aurait trouvé dans sa patience un terrain encore plus ferme pour sa propre justice, et pour se complaire en lui-même. « Vous avez entendu parler de la patience de Job », dit Jacques. Et puis ensuite : « vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion » (Jacques 5 v. 11). S’il ne s’était agi que de la patience de Job, il aurait été encore affermi dans sa confiance en lui-même ; et la « fin du Seigneur » n’aurait pas été atteinte.

Car, pour sûr, la vive sympathie et la miséricorde du Seigneur ne sont goûtées que par ceux qui ont l’esprit humilié et le cœur brisé. Job n’en était pas là. Lors même qu’il était assis dans la cendre, il n’était pas complètement brisé devant Dieu. Il était encore le grand homme, aussi grand dans son infortune que dans le temps de son bien-être, aussi grand sous les coups de vent violents et desséchants de l’adversité, qu’il l’était au beau soleil de jours meilleurs. Le cœur de Job n’était pas encore atteint. Il n’était pas encore préparé à s’écrier : « Voici, je suis une créature de rien », et « J’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (39 v. 37 ; 42 v. 6).

Nous ne pouvons assez faire attention à ce point. Il présente en grande partie la clef de tout le livre de Job. Le but de Dieu était de découvrir aux yeux de Job les profondeurs de son propre cœur, afin qu’il apprît à se réjouir de la grâce et de la miséricorde de Dieu, et à n’attacher aucune valeur à son excellence à lui, excellence qui est comme une nuée du matin, et comme la rosée qui se dissipe.

Job était un vrai saint de Dieu ; toutes les accusations de Satan étaient écartées ; néanmoins Job n’était pas un vase vide ; il n’était donc pas préparé pour « la fin du Seigneur », pour cette fin bénie qui, envers tout cœur brisé, se manifeste en compassion et en miséricorde de la part du Seigneur. Dieu ne souffrira pas, son Nom en soit béni ! que Satan nous accuse ; mais il veut nous faire voir ce qu’il y a de plus caché dans nos cœurs, afin que nous nous jugions et que nous apprenions, de cette manière, à nous méfier de nos propres cœurs et à nous reposer sur la fermeté inébranlable et éternelle de sa grâce.

 

Arthur KatzUn message de Charles H.Mackintosh
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