Vivons-nous un réveil de religion authentique

Vivons-nous un réveil de religion authentique

Pour tenter de découvrir si le renouveau actuel d'intérêt religieux indique un authentique réveil de Christianisme biblique, je vous propose quelques tests simples.

Bien que Dieu soit parfait, les hommes ne le sont pas, et Dieu doit les utiliser tels qu'ils sont. L'œuvre de Christ était sans défaut, mais la réponse de Ses disciples était imparfaite et remplie d'erreurs. Les épîtres du Nouveau Testament et les sept lettres du livre d'Apocalypse montrent que les premiers chrétiens n'étaient pas toujours des modèles de perfection. Chaque réforme et chaque réveil, depuis la Pentecôte jusqu'aux temps modernes a eu des défauts, ses divergences et ses excès, de même que sa pureté et son pouvoir. Tout cela, nous le reconnaissons volontiers. Nous n'exigeons pas la perfection pour preuve de l'authenticité d'un réveil.

Mais ce que nous exigeons avant d'admettre son authenticité, c'est que l'esprit, le tempérament d'un mouvement religieux soit scripturaire. La couleur et le goût doivent être ceux du Nouveau Testament. L'essence spirituelle des Évangiles et des Épîtres doit apparaître dans tout phénomène religieux, faute de quoi il doit être immédiatement disqualifié et rejeté comme étant faux.

En appliquant ce test, il est clair que le retour actuel à la religion n'est pas un retour à la foi de Christ et des apôtres. Le tempérament n'est pas le même ; le contenu spirituel est d'une autre nature ; la qualité est non seulement inférieure, mais d'une tout autre sorte. Par tous les tests spirituels concevables, ce n'est pas là le réveil tant attendu. Il est vrai est c'est la voix de Jacob. Le retour actuel à la religion est ostensiblement un retour à la foi de Christ, car le langage employé est celui de la Bible. Mais les mains sont celle d'Esaü. La pratique n'est pas en accord avec le témoignage. Les deux sont non seulement différents l'un de l'autre, mais même hostiles l'un à l'autre.

Hormis des cas rares et isolés, le Christianisme actuel ne produit pas la sainteté.

Et là même où apparaît occasionnellement un exemple de vraie sainteté, on verra qu'il s'agit d'une continuation d'un type de religion autre et plus sérieux que celui auquel les gens sont « retournés » en si grands nombres aujourd'hui. Ma propre observation m'a appris que les quelques-uns qui désirent devenir comme Christ sont forcés de se dissocier d'une bonne partie de ce qu'ils voient autour d'eux pour continuer seuls dans leur saint désir de Dieu. Quasiment aucune activité religieuse aujourd'hui ne conduit à la sainteté. L'âme affamée qui chercher la sainteté personnelle doit chercher au-delà du « réveil » actuel. Ce n'est pas là qu'il trouvera beaucoup d'aide.

Au cas où quelqu'un se demanderait ce que j'entends par la sainteté, permettez-moi d'expliquer. J'entends, une vie et un cœur marqués par l'humilité. L'âme sainte ne cherchera pas à sa vanter. J'entends, la révérence. L'homme saint ne prendra jamais part à un exercice religieux qui montre un manque de respect pour la divinité. Les termes sympathiques et mignons qui sont maintenant appliqués à Dieu et à Christ ne sortiront jamais de sa bouche. Il ne se chantera jamais des chants religieux qui sont légers, amusants, ou qui manquent de révérence. Il cultivera un esprit de complète sincérité et ne parlera de Dieu qu'en termes sérieux et révérends.

De plus, j'entends, la séparation du monde envers Dieu, dans un engagement total et irrévocable. L'homme saint n'aura pas envie du monde, il ne l'imitera pas ni ne cherchera son approbation. Son témoignage sera, « je suis crucifié pour le monde et le monde pour moi ». Il ne dépendra pas du monde pour ses plaisirs, mais regardera toujours en haut et en lui-même pour trouver cette joie qui est inexprimable et remplie de gloire.

En un mot, toute vraie œuvre de Dieu dans les églises aura pour résultat un esprit de louange accru et une appréciation plus élevée des vertus chrétiennes élémentaires telles qu'elles sont enseignées dans le Nouveau Testament. Elle donnera lieu au reniement de soi et au port de la croix parmi le peuple. Elle rendra les hommes comme Christ, et les libérera de mille péchés charnels qu'ils ne savaient même être des péchés auparavant. Elle les libérera des enlacements avec les choses terrestres et fixera leur attention tout entière sur les choses célestes.

Ce n'est pas là la vision d'un rêveur sur la vie chrétienne. Le Nouveau Testament confirme abondamment ce qui est écrit ici. A la lumière des faits, pouvons-nous conclure que la vague d'intérêt religieux est une indication qu'un réveil est en action ? Il est clair que non.

Et il y a d'autres tests convaincants à venir.

S'il se produisait quelque part dans le monde civilisé un réveil de la vraie foi de Christ, nous serions en droit de nous attendre à ce que les personnes touchées par ce mouvement soient rendues plus spirituelles, plus saintes, au sens le plus profond de ces termes. Le courant religieux actuel ne produit pas du tout cet effet. Au contraire, le concept même de sainteté en est totalement absent. Rares sont ceux qui aspirent à être saints parmi les religieux empressés de notre époque.

Le christianisme, qui avait initialement entrepris de convertir le monde, a fini par subir une conversion inverse. Le monde a converti l’Église, et seize siècles plus tard nous souffrons encore les conséquences de ce disgracieuse défaite. Rome a introduit ses pratiques païennes dans le courant pur de la foi chrétienne et les eaux en sont encore boueuses aujourd'hui malgré de nombreux efforts pour les purifier. Et cette grande institution semi-chrétienne semi-païenne, l’Église Catholique Romaine, qui a pris son essor au moment de cette conversion inverse, va de victoire en victoire et continue de se répandre sur la face de toute la terre.

L'éveil d'un nouvel esprit religieux ces dernières années comporte une ressemblance perturbante à l'ancien « réveil » sous Constantin. Aujourd'hui comme alors, c'est un quasi-christianisme qui parvient à l'acceptation par le compromis. On marchande avec le monde non-régénéré pour se faire accepter et, comme quelqu'un l'a dit récemment, on offre Christ à prix d'aubaine pour remporter des clients. Le résultat final, c'est une agglomération religieuse qui donne à vomir à tout chrétien révérant.

Sans la moindre intention d'accepter l'autorité de Christ, de nombreux dirigeants religieux utilisent tout-de-même Son nom comme une façade attractive pour pouvoir s'attirer les masses. Qu'il s'agisse ou non de l'accomplissement de cet étrange passage dans Ésaïe, cette situation rappelle les mots, « En ce jour-là, sept femmes prendront un seul homme et diront, Nous mangerons notre propre nourriture et seront vêtues de nos propres habits ; permets-nous seulement d'être appelées par ton nom afin d'ôter notre opprobre (Ésaïe 4 v. 1) » .
Des doctrines totalement étrangères aux Écritures sont enseignées au nom de Christ (tel, par exemple, l'étrange amalgame humaniste de Norman Vincent Peale) ; et Son nom est prononcé sur des actes aussi charnelles et terrestres que jamais ne se sont produites sous le soleil. Celui auquel on faisait appel en temps de guerre, on l'invoque maintenant pour apporter le succès dans les desseins égoïstes de l'homme non-régénéré.

Une certaine célébrité du cinéma, après une demi-heure de bagarre, de lutte et de désordre général, conclut son émission de radio avec la bénédiction, « Que le bon Dieu vous aime bien. » Une commère de boîte de nuit termine sa diffusion avec l'exhortation « Et partez avec Dieu. » Un disque-jockey qui diffuse depuis un bar a de temps en temps interviewé des personnes religieuses lors de ses émissions pour leur faire expliquer le pouvoir de la prière.

Un célèbre comédien de discothèque témoigne publiquement qu'il avait acquis un succès de mille dollars par semaine après avoir prié une statue et promis de contribuer généreusement de son revenu à des fins humanitaires. Il n'est pas rare de voir à l'époque de Noël dans les grandes villes une image de la Vierge avec le Saint Enfant dans la vitrine d'un bar, entourée de bouteilles de whisky.

En somme, la religion de nos jours ne transforme pas les gens ; ce sont plutôt les gens qui transforment la religion. Elle n'élève pas le niveau moral de la société ; au contraire, elle descend au niveau de la société qui l'entoure, et se félicite d'avoir remporté une victoire parce que la société accepte joyeusement ce compromis.

Ce que trop de dirigeants religieux négligent c'est que la foi de Christ ne fait aucune concession, n'accepte aucun compromis, ne négocie pas de conditions de paix et ne fait pas de marchés. Christ s'offre aux hommes en tant que Seigneur et Sauveur et ne reçoit les pécheurs repentants que lorsqu'ils se détournent d'eux-mêmes et se placent totalement du côté de Dieu. Les hommes déchus échappent au jugement de Dieu comme Lot a échappé à la destruction de Sodome, c'est-à-dire, en l'abandonnant sans réserve, et non pas en s'y ajustant.

La religion en vogue actuellement ne dit jamais « Tu ne feras pas... » ; ce serait penser négativement, et donc contraire à toute la meilleure psychologie. Elle n'impose pas d'ordres aux hommes; elle sourit et cajole et suggère et finit par laisser l'homme faire ce qu'il veut. Tout est permis du moment qu'une miette est lancée à Dieu sous forme de « dévotions » après que le rebelle impénitent se soit bien amusé. Dieu devient ainsi un serviteur qui se tient prêt à aider en cas de besoin mais qui n'impose jamais d'exigences gênantes ni ne s'attend à ce qu'on vive de manière sensiblement différente de la vie facile habituelle qui nous est enseignée par la radio et la presse publique.

L'Esprit Saint a Son reste, comme en effet il a toujours été le cas, et leur marche sainte et leurs prières inondées de larmes finiront peut-être par sauver la mise.

Sans nul doute trouvera-t-on par ci par là une heureuse exception

Même dans les temps les plus sombre des temps d'Israël, Dieu ne s'est jamais laissé sans témoin. Même lorsque l'adoration de Baal était en plein cours dans le pays, il restait quand même sept milles personnes qui demeuraient fidèles à Jéhovah.

C'est pour moi un sujet de profonde satisfaction personnelle de croire qu'il existe, même à cette époque dégénérée qui est la nôtre, un reste élu de son peuple qui cherche à tout prix à connaître et à faire la volonté de Dieu. Dans ce présent retour à la religion qui est en vogue actuellement il se peut que ce reste soit plus grand maintenant qu'avant.
Je prie que j'ai sous-estimé le nombre de personnes qui sont vraiment sauvées et que l'état des choses est quand même plus brillant que je ne le pense. Ceci dit, même en prenant compte de la possibilité d'une évaluation trop basse, et en appliquant tout l'espoir et toute la charité chrétienne possible, je n'arrive pas à croire que ce que nous témoignons maintenant comme renouvellement d'intérêt dans le Christianisme soit une attirance vers la vraie religion.

Il y a un an environ un magazine britannique qui porte une certaine autorité dans le monde a constaté que nous en Amérique, étions en train d'éprouver un réveil religieux « égal à une révolution sociale ». Il est difficile d'imaginer un rapport qui soit plus erroné, bien qu'il a été publié, sans doute, en toute sincérité. Les éditeurs ont fait l'erreur d'imprimer ces rumeurs encourageantes sans les avoir vérifiées.

Un vrai retour à la religion aurait eu comme effet d'élever les valeurs morales de la société. Au contraire, ces valeurs sont plus basses que jamais. Un vrai retour vers Jésus aurait eu l'effet de baisser le taux de divorce et de rendre au foyer familial sa place centrale dans la société. Pourtant le taux de divorce est plus élevé que jamais et le foyer devient de plus en plus un simple dortoir et un lieu pour manger et pour regarder la télé. Un retour vers la vraie religion aurait eu l'effet de décourager le crime et la délinquance. Mais le taux de criminalité est plus élevé que jamais dans l'histoire de notre pays et les guerres entre les bandes de jeunes dans la rue représentent un problème majeur pour la police dans nos grandes villes d'aujourd'hui.

Si la foi de nos anciens exerçait une influence majeure dans notre société il y aura une révolution des valeurs morales importante chez les Chrétiens ainsi qu'un changement de vue de la plupart qui, n'étant pas croyants eux-mêmes, se sentiraient néanmoins entourés par la pression des moeurs et des attitudes chrétiennes. Tel était le cas en Italie grâce à Savonarole, à Genève, grâce à Calvin, en Allemagne à l'époque de Luther, en Angleterre à l'époque des Wesley, et sur une plus petite échelle, là où dans le monde des réveils ont éclaté dans des villes et des communes à travers les siècles.

Mais en Amérique il n'existe pas de tel changement. Cette mode actuelle de s'intéresser à la religion n'a pas comme effet d'éclairer les esprits des gens mais plutôt de séculariser la religion et d'approuver les valeurs mondaines insinuées dans nos églises. On est en train de glorifier le succès et on s'empresse de publier des témoignages religieux de stars, d'athlètes, de grands PDG et de personnes importantes de toutes sortes, malgré leur réputation, ou bien leur manque de réputation. La promotion de la religion se fait en employant les mêmes techniques que pour vendre les cigarettes.

Tu pries pour te détendre de la même manière que tu fumes une cigarette après une grande transaction financière. On écrit des livres pour constater que Jésus est juste un homme ordinaire, un type sympa, et le christianisme une façon prudente d'appliquer les lois psychologiques les plus élevées. Ces livres comportent l'inverse de toutes les lois spirituelles citées dans le Sermon sur la Montagne.

Ce ne sont plus les humbles qui seront heureux mais les orgueilleux ; pas ceux qui pleurent, mais ceux qui font des sourires et des sourires, encore et encore. In ne s'agit plus des pauvres en esprit qui seront bien-aimés de Dieu, mais ceux qui sont les plus recherchés par la presse séculaire. Ce n'est plus ceux qui ont faim et soif pour la justice qui seront rassasiés, mais ceux qui ont faim et soif pour la publicité.

Si je ne décrivais que les églises non-évangéliques cela serait moins choquant. Mais il se trouve, à vrai dire, que les assemblées évangéliques les plus populaires sont elles aussi, affectées par cette corrosion anti-biblique. Je regrette de dire qu'en grande partie, l'église d'aujourd'hui ne ressemble plus à l'église du Nouveau Testament. Elle porte toujours le nom de chrétien mais n'a plus rien à voir avec les Écritures Saintes qu'elle devrait manifester. Elle a le nom qui donne la vie, mais elle-même, elle est morte.

Ceci est simplement un effort honnête afin de comprendre la situation religieuse en ce moment critique de l'église. Il ne s'agit pas d'une dénonciation mais d'une simple évaluation. De nos jours il existe sans doute, malgré tout, des personnes qui n'ont pas sali leurs vêtements, même aujourd'hui, et qui marcheront un jour avec Dieu, vêtues de blanc, car elles en sont dignes. Il se peut que nous avancions vers un jour où elles seront obligées de se retirer de nos assemblées et de se former une compagnie de croyants qui insisteront sur la doctrine du Nouveau Testament, ainsi que sur sa pratique. Le temple attend d'être purifié. Nous devons prier jour et nuit jusqu'à ce que cet heureux événement ait lieu.
 

Arthur KatzUn message de Aiden W.Tozer
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